La Saga d'Owen Kilkannon - Partie 2 : Le Bâtard d'outremer

Owen coule des jours paisibles alors qu'il a atteint le crépuscule de sa vie. Bien qu'il ait délégué une bonne partie des responsabilités inhérentes au chef de clan Kilkannon à ses fils, le vieil homme reste maître en sa demeure. Mais un beau matin, des pécheurs lui rapportent l'arrivée de plusieurs navires francs. Ceux-ci pourraient remettre en cause les droits de successions de ses fils. effectivement
Owen envoie son cadet repérer les lieux, pensant que ses adversaires défaits reviennent se venger, mais lorsque son fils revient, la menace semble toute autre. Au milieu d'une cohorte d'hommes d'armes, la bannière d'Owen flotte à côté de celle d'un seigneur normand ! Le doute se saisit du vieux chef. Serait-il possible que cette sorcière de Mary Highmore ait joué de ses charmes pour soutenir son bâtard de fils !!! L’histoire est si vieille que Owen ne s'en était guère soucié, après tout il était jeune, et cette catin était fort bien faite. Il était hélas fiancé à l'époque et cette passade aurait pu se terminer sans incident si cette folle n'était pas tombée enceinte. Finalement, cette erreur de jeunesse remettait en cause tout ce qu'il avait édifié pour son clan et ses enfants. Qu'importe ! Le destin lui permettait de racheter ses erreurs de jeunesse et il allait corriger lui-même cet importun et ses alliés !


Et Owen a vu juste, car le jeune Erwin qui débarque en Irlande est bien son fils. Sa mère, exilée dans une fief normand passa sa vie à lui obtenir des faveurs pour monter cette force expéditionnaire et pouvoir réclamer son trône. Erwin peut donc compter sur son ami Enguerrand de Roumois, dit Longue-lance, un chevalier renommé et respecté. La menace est donc toute autre que quelques francs accompagnés de moines bruyants.
 

C'est une nouvelle fois au cœur des terres boisées d'Irlande que les hommes d'Owen vont défendre leur indépendance et botter le popotin de ses chrétiens venus de l'autre côté des mers.

Cette fois, Owen a pris l'avantage. Grâce à sa connaissance de ses terres, il s'est porté en avant et a choisi un terrain propice aux embuscades et ou les chevaux adverses ne pourront pas manœuvrer.
 
Erwin est surpris par cette terre dont il a tant entendu parler. La vraie foi le dispute aux vieilles traditions, et les bois semblent plus dangereux que ceux de Normandie ou il avait coutume de chasser.

Enguerrand a déployé ses tireurs en avant et ses cavaliers en réserve, prêt à réagir aux mouvements irlandais.
 Enguerrand (à cheval) et Erwin (à pied) décide de la marche à suivre. Mais chers lecteurs, ne soyez pas dupes. Erwin sert de pantin pour prendre pied en Irlande et l'envahir par la suite, alors le vrai commandant de cette armée n'est d'autre d'Enguerrand.

Owen est escorté d'une troupe équipée à la normande, grâce aux pillages réalisés il y a deux ans sur les francs tombés au combat.

Les normands hésitent à avancer, car les arbalétriers qui ont commis cette erreur ont été harassé de traits avant de pouvoir se mettre à couvert. Seuls les chevaliers normands éperonnent leurs montures pour contourner les irlandais.

Un étrange jeu du chat et de la souris débute : les irlandais n'osant pas quitter la sécurité de leurs bois sous peine d'être écrasés par la puissante cavalerie normande, alors que les normands eux ne peuvent pénétrer dans les bois sous peine de se faire cribler de projectiles.

A ce jeu, Owen finit par céder. Il est vieux, et sa maille pèse une tonne ! Il faut qu'il emporte la décision. Ses frondeurs achèvent les arbalétriers normands et changent de couvert pour menacer Enguerrand lui-même.
Owen quitte lui-même son couvert avec son fils Baldric pour javeliner les chevaliers ennemis. Mais les disciplinés cavaliers normands esquivent le tir laissant les deux irlandais bien isolés
 Les normands lancent une furieuse contre-attaque. Les hommes d'armes à pied chargent les tirailleurs irlandais et les repoussent hors du bois. La résistance irlandaise reste acharnée et il faudra deux tours aux fantassins pour pousser ces fils de paysans et ces éleveurs de chèvres hors du bois.


Les normands quant à eux chargent Baldric dans l'espoir que sa mort affectera son père tout proche. Mais le jeune celte se défend comme un diable, et les chevaliers normands doivent s'y reprendre à deux fois avant de l'occire définitivement. Avisant le regard rageur du vieux Owen, les chevaliers s'esquivent prudemment.

 Jugeant qu'il est préférable de s'en prendre aux chevelus mal rasés qui viennent d'être expulsés du bois par les fantassins plutôt que d'affronter l'ire du seigneur irlandais, les chevaliers éperonnent leurs montures et tombent sur les arrières des pauvres irlandais qui sont piétinés sans pitié.

Voyant leurs frères se faire piétiner, harassés depuis le début par les flèches tirées en cloche par les archers normands, Galwin ordonne aux survivants de se replier derrière les bois pour éviter d'autres morts inutiles. Owen lui-même doit se réfugier dans les bois la rage au cœur de devoir laisser le corps de son fils dans la boue à quelques mètres des bois.

La lâcheté des chevaliers normands met Enguerrand hors de lui. Abaissant son heaume, il se rue vers ses hommes pour les haranguer et fustiger leur couardise : "Êtes-vous des hommes, ou des brebis! Où est la fine fleur de Normandie qui m'a accompagné pour faire justice en ces terres abandonnées de dieu ! Par Christ, je m'en vais vous montrer comment se bat un normand et pourquoi l'on me surnomme Longue-lance ! Dex Aie !!!"
Galvanisés par les paroles de leurs chefs, la totalité de la cavalerie normande abaisse ses lances et se lance dans une charge dont le galop fait trembler le sol, Enguerrand et Erwin en tête !


Owen sut que son heure était arrivée, mais il n'avait pas dit son dernier mot. Luttant de tous côtés, virevoltant au milieu des chevaux qui s'écroulaient dans d'affreux hennissement au milieu des bois, il se fraya un chemin jusqu'à Enguerrand et son bâtard. Voyant à quel point le vieux chef était redoutable, Longue-lance ordonna à Erwin de rester en retrait.
Les deux grands guerriers se jaugèrent et le normand chargea lance baissée : l'impact pulvérisa le boucler d'Owen et le transperça de part en part. Mais le vieux chef avait réussi son coup : saisissant son dernier javelot, il le projeta sur Erwin exposé qui n'eut pas le temps de lever son bouclier et chuta lourdement de son cheval, empalé de part en part ! Hurlant de rage, Enguerrand fit volter son cheval et trancha la tête du vieil homme sans pouvoir empêcher le sourire de son visage de s'effacer : plus jamais le clan Kilkannon ne serait menacé par des étrangers...

Et voilà pour l'histoire de ce bon vieil Owen, avec deux parties intéressantes et variées. Sur le dernier scénario, je feuilletais le livre Ages sombres quand j'ai vu les artefacts légendaires. J'ai trouvé ça génial, non pas parce que c'est fort (honnêtement ça a l'air bien, mais le malus de 4 points de victoire est super sec!), mais parce que ça donne des possibilités scénaristiques excellentes. La preuve puisque nous avons plus joué le scénario en essayant de faire survivre l'héritier légitime (vous avez du deviner que c'était l’avantage que j'ai choisi). Nous avons également utilisé les "procédures d'escarmouche" du livre de batailles, ce qui facilite vraiment la vie pour le scénario, le placement... Le livre est vraiment utile et bien foutu. En espérant que ces deux comptes-rendus vous plaisent !

Enfin, par fierté personnelle, je vous passe le rapport Game of Thrones que nous avons fait ou Ned Stark finit écrabouillé par un géant au bout de deux tours sur un scénario "Tuer le chef". Rien que d'y penser, j'en tremble encore et j'ai du mal à respirer :( .

Les photos et la narration ont été réalisées par Xavier.

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