Owen coule des jours paisibles alors qu'il a atteint le crépuscule de sa vie. Bien qu'il ait délégué une bonne partie des responsabilités inhérentes au chef de clan Kilkannon à ses fils, le vieil homme reste maître en sa demeure. Mais un beau matin, des pécheurs lui rapportent
l'arrivée de plusieurs navires francs. Ceux-ci pourraient remettre en cause les droits de successions de ses fils. effectivement
Owen envoie
son cadet repérer les lieux, pensant que ses adversaires défaits reviennent se
venger, mais lorsque son fils revient, la menace semble toute autre. Au milieu
d'une cohorte d'hommes d'armes, la bannière d'Owen flotte à côté de celle d'un
seigneur normand ! Le doute se saisit du vieux chef. Serait-il possible que
cette sorcière de Mary Highmore ait joué de ses charmes pour soutenir son
bâtard de fils !!! L’histoire est si vieille que Owen ne s'en était guère
soucié, après tout il était jeune, et cette catin était fort bien faite. Il
était hélas fiancé à l'époque et cette passade aurait pu se terminer sans
incident si cette folle n'était pas tombée enceinte. Finalement, cette erreur
de jeunesse remettait en cause tout ce qu'il avait édifié pour son clan et ses
enfants. Qu'importe ! Le destin lui permettait de racheter ses erreurs de
jeunesse et il allait corriger lui-même cet importun et ses alliés !
Et Owen a vu
juste, car le jeune Erwin qui débarque en Irlande est bien son fils. Sa mère,
exilée dans une fief normand passa sa vie à lui obtenir des faveurs pour monter
cette force expéditionnaire et pouvoir réclamer son trône. Erwin peut donc
compter sur son ami Enguerrand de Roumois, dit Longue-lance, un chevalier
renommé et respecté. La menace est donc toute autre que quelques francs
accompagnés de moines bruyants.
C'est une nouvelle fois au cœur des terres boisées d'Irlande que les hommes d'Owen vont défendre leur indépendance et botter le popotin de ses chrétiens venus de l'autre côté des mers.
Cette fois, Owen a pris
l'avantage. Grâce à sa connaissance de ses terres, il s'est porté en avant et a
choisi un terrain propice aux embuscades et ou les chevaux adverses ne pourront
pas manœuvrer.
Erwin est surpris par cette
terre dont il a tant entendu parler. La vraie foi le dispute aux vieilles
traditions, et les bois semblent plus dangereux que ceux de Normandie ou il
avait coutume de chasser.
Enguerrand a déployé ses tireurs en avant et ses cavaliers en réserve, prêt à réagir aux mouvements irlandais.
Enguerrand (à cheval) et Erwin
(à pied) décide de la marche à suivre. Mais chers lecteurs, ne soyez pas dupes. Erwin sert de pantin pour prendre pied en Irlande et l'envahir par la suite, alors le vrai commandant de cette armée n'est d'autre d'Enguerrand.
Owen est escorté d'une troupe équipée à la normande, grâce aux pillages réalisés il y a deux ans sur les francs tombés au combat.
Les normands hésitent à
avancer, car les arbalétriers qui ont commis cette erreur ont été harassé de
traits avant de pouvoir se mettre à couvert. Seuls les chevaliers normands
éperonnent leurs montures pour contourner les irlandais.
Un étrange jeu du chat et de
la souris débute : les irlandais n'osant pas quitter la sécurité de leurs bois
sous peine d'être écrasés par la puissante cavalerie normande, alors que les
normands eux ne peuvent pénétrer dans les bois sous peine de se faire cribler
de projectiles.
A ce jeu, Owen finit par
céder. Il est vieux, et sa maille pèse une tonne ! Il faut qu'il emporte la
décision. Ses frondeurs achèvent les arbalétriers normands et changent de
couvert pour menacer Enguerrand lui-même.
Owen quitte lui-même son
couvert avec son fils Baldric pour javeliner les chevaliers ennemis. Mais les
disciplinés cavaliers normands esquivent le tir laissant les deux irlandais
bien isolés
Les normands lancent une
furieuse contre-attaque. Les hommes d'armes à pied chargent les tirailleurs
irlandais et les repoussent hors du bois. La résistance irlandaise reste
acharnée et il faudra deux tours aux fantassins pour pousser ces fils de
paysans et ces éleveurs de chèvres hors du bois.
Les normands quant à eux chargent Baldric dans l'espoir que sa mort affectera son père tout proche. Mais le jeune celte se défend comme un diable, et les chevaliers normands doivent s'y reprendre à deux fois avant de l'occire définitivement. Avisant le regard rageur du vieux Owen, les chevaliers s'esquivent prudemment.
Jugeant qu'il est préférable
de s'en prendre aux chevelus mal rasés qui viennent d'être expulsés du bois par
les fantassins plutôt que d'affronter l'ire du seigneur irlandais, les
chevaliers éperonnent leurs montures et tombent sur les arrières des pauvres
irlandais qui sont piétinés sans pitié.
Voyant leurs frères se faire
piétiner, harassés depuis le début par les flèches tirées en cloche par les
archers normands, Galwin ordonne aux survivants de se replier derrière les bois
pour éviter d'autres morts inutiles. Owen lui-même doit se réfugier dans les
bois la rage au cœur de devoir laisser le corps de son fils dans la boue à
quelques mètres des bois.
La lâcheté des chevaliers
normands met Enguerrand hors de lui. Abaissant son heaume, il se rue vers ses
hommes pour les haranguer et fustiger leur couardise : "Êtes-vous des
hommes, ou des brebis! Où est la fine fleur de Normandie qui m'a accompagné
pour faire justice en ces terres abandonnées de dieu ! Par Christ, je m'en vais
vous montrer comment se bat un normand et pourquoi l'on me surnomme Longue-lance
! Dex Aie !!!"
Galvanisés par les paroles de
leurs chefs, la totalité de la cavalerie normande abaisse ses lances et se
lance dans une charge dont le galop fait trembler le sol, Enguerrand et Erwin
en tête !
Owen sut que son heure était
arrivée, mais il n'avait pas dit son dernier mot. Luttant de tous côtés,
virevoltant au milieu des chevaux qui s'écroulaient dans d'affreux hennissement
au milieu des bois, il se fraya un chemin jusqu'à Enguerrand et son bâtard.
Voyant à quel point le vieux chef était redoutable, Longue-lance ordonna à
Erwin de rester en retrait.
Les deux grands guerriers se
jaugèrent et le normand chargea lance baissée : l'impact pulvérisa le boucler
d'Owen et le transperça de part en part. Mais le vieux chef avait réussi son
coup : saisissant son dernier javelot, il le projeta sur Erwin exposé qui n'eut
pas le temps de lever son bouclier et chuta lourdement de son cheval, empalé de
part en part ! Hurlant de rage, Enguerrand fit volter son cheval et trancha la
tête du vieil homme sans pouvoir empêcher le sourire de son visage de s'effacer
: plus jamais le clan Kilkannon ne serait menacé par des étrangers...
Et voilà pour l'histoire de ce
bon vieil Owen, avec deux parties intéressantes et variées. Sur le dernier scénario, je feuilletais le livre Ages sombres quand j'ai
vu les artefacts légendaires. J'ai trouvé ça génial, non pas parce que
c'est fort (honnêtement ça a l'air bien, mais le malus de 4 points de
victoire est super sec!), mais parce que ça donne des possibilités
scénaristiques excellentes. La preuve puisque nous avons plus joué le
scénario en essayant de faire survivre l'héritier légitime (vous avez du
deviner que c'était l’avantage que j'ai choisi). Nous avons également
utilisé les "procédures d'escarmouche" du livre de batailles, ce qui
facilite vraiment la vie pour le scénario, le placement... Le livre est
vraiment utile et bien foutu. En espérant que ces deux comptes-rendus vous plaisent !
Enfin, par fierté
personnelle, je vous passe le rapport Game of Thrones que nous avons fait ou
Ned Stark finit écrabouillé par un géant au bout de deux tours sur un scénario
"Tuer le chef". Rien que d'y penser, j'en tremble encore et j'ai du
mal à respirer :( .
Les photos et la narration ont été réalisées par Xavier.
Triste fin pour Le vieux Owen !!
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