Bataille dans le Vexin

Novembre 1066. Guillaume le Conquérant est en route vers Londres pour prendre la couronne d'Angleterre après sa fameuse victoire à Hastings le 14 octobre. En Normandie, sa femme Mathilde dispose des pleins pouvoirs pour faire régner l'ordre et la justice dans le duché. Or les troupes normandes sont loin de leurs terres et plusieurs seigneurs tentent d'en profiter pour prendre quelques parcelles de terre, dont le Roi de France, Philippe Ier, qui malgré son jeune âge voit déjà le Duc de Normandie comme une menace pour son royaume. Les siècles qui suivent ne le contrediront pas, visionnaire ce jeune roi !
Mais il a passé un accord de non agression avec Guillaume et ne peut intervenir directement dans un conflit armé. Il demande à l'un de ses bannerets, Raoul  Comte de Valois et du Vexin, de réduire l’influence du conquérant en prenant quelques terres. Celui-ci s'exécute en revendiquant la partie normande du Vexin et lève son armée aux frontières de la Normandie.
Mais Mathilde est entourée de quelques loyaux seigneurs dont Richard Comte d'Evreux qui va prendre les armes pour défendre sa suzeraine et protéger ses terres. Cependant, manquant cruellement d'hommes partis vers d'autres horizons, il va recruter quelques guerriers errants comme mercenaires.

Nous utilisons le scénario de la bataille pour les deux ponts mise à jour par HobbyShop, Raoul Comte de Valois et de Vexin utilisant une faction Carolingienne tandis que Richard Comte d'Evreux utilise une faction Normande.

 Les protagonistes de la bataille se retrouvent à la frontière de leurs terres, le long d'un affluent de l'Eure. Seul deux ponts permettent le passage d'une rive à l'autre. Raoul le Franc choisit de déployer ses troupes sur les deux points de passage tandis que Richard le Normand semble vouloir forcer le passage par le pont en pierre. Après les piques verbales annonçant les hostilités, Raoul est le premier a agir en coordonnant la traversée de ses troupes par le frêle pont en bois.
 Ayant mis sa cavalerie en réserve, Richard lance dès le début de la bataille les chevaliers de sa propre maisonnée, décidés à en découdre rapidement. les fantassins francs ressentent de tout leur être les pas lourds des chevaux sur le sol humide, s'approchant inexorablement, avant de sentir une douleur lancinante d'un coup d'épée dans leur chair puis plus rien du tout. Les piétons se font balayer par la cavalerie normande.
Mais leur élan est stoppé par la contre-charge franque. Raoul de Valois fait charger ses chevaliers qui traversaient le pont. C'est l'heure des lances secouées, des boucliers volant en éclats, une journée de l'épée, une journée rouge !
 La contre attaque met en pièce les chevaliers normands à l’exception de l'un d'entre eux. Devant ce massacre et surtout ne voulant pas perdre le contrôle de sa rive, Raoul envoi ses chevaliers harceler l'adversaire à coup de javelots. Mais ce n'est pas la seule menace car sur l'autre rive, les arbalétriers francs tirent des carreaux perforant les cotes de mailles des cavaliers. Il ordonne à ses propres arbalétriers et à ses archers de prendre les tireurs adverses pour cible. 
 Après les rudes combats contre l'élite normande et avoir encaissé quelques javelots de la cavalerie adverse, les chevaliers francs sont fièrement ancrés sur la terre normande. Leur Seigneur les rejoint pour les féliciter de leur bravoure. C'est à ce moment précis que l'on entend sur le champ de bataille un rugissement, une puissance voix s'écrit Dex Aïx ! Dex Aïx ! C'est le Seigneur Normand qui charge comme un fou furieux sur les chevaliers francs et les écharpe sous les yeux incrédules de Raoul de Valois.
 Pétrifié par la peur, Raoul doit se ressaisir rapidement car déjà les cavaliers normands qui suivirent leur seigneur le chargent frontalement. Il parvient à repousser ses assaillants de justesse, lui qui a quasiment les pieds dans le limon à défaut d'en avoir un dans la fosse.
 Richard d'Evreux profite alors de l'occasion pour porter le coup de grâce à son adversaire. Mais c'est un coup d'épée dans l'eau ! Sa ruade dans les chevaliers francs lui a pris une grande partie de ses forces et il n'en dispose plus lors de l'instant fatidique. Raoul de Valois ne peut faire mieux de son côté, la fatigue et les coups subits l'emportant sur sa vaillance.
 Finalement, Raoul tente un coup en traite en demandant à ses arbalétriers d'abattre le Seigneur normand maintenant à distance de tir. Mais Richard est un petit futé et fait exécuté à son cheval et à ses cavaliers une rapide retraite pour les mettre hors de portée adverse. Isolé, Raoul retourne sur le pont, histoire d'éviter lui aussi un malheureux carreau d'arbalète perdu.
 L'intensité de la bataille entre la noblesse franque et normande est d'un certain réconfort pour les hommes d'armes qui, de fait, campent tranquillement sur leurs positions sur les berges de la rivière. Et après un temps mort, le dernier chevalier normand se mettant dernière les lignes pour reprendre son souffle, c'est un nouvel assaut qui se prépare encore sur le pont en bois.
 Les cavaliers normands traversent enfin le pont. Raoul de Valois effectue son baroud d'honneur en éliminant 4 normands avant de tomber, laissant ainsi la voie libre à ses adversaires.
Une fois lancée, les cavaliers percutent ensuite les arbalétriers francs mais hélas pour Richard, ses hommes tombent tous avec leurs adversaires.
N'ayant plus aucune force d'action sur son flanc gauche, il est temps de lancer l'assaut sur le pont en pierre. Richard fait traverser aux guerriers errants le pont en pierre sous le couvert des tirs des archers. Bien que maintenant sans chef, les hommes d'armes francs pourraient fuir le combat mais ceux-ci décident de tenir leur position car après tout, les normands ne sont pas encore maître de la rive opposée.
 Cependant les guerriers errants repoussent les francs, il semble que le Seigneur normand leur ait promis une forte récompense, car ils poussent jusqu'à faire rompre la défense adverse. Pendant ce temps, Richard a pris la tête de ses arbalétriers et ensemble ils ont traversé la rivière par le pont en bois.
Dernier sursaut franc, les guerriers repoussent les mercenaires normands sur le pont mais l'arrivée des normands sur leur flanc fait flancher le moral des francs et met fin à la bataille.

Apprenant la défaite de son banneret, le roi prit conscience que le Duc de Normandie dispose d'hommes de confiance et que malgré son éloignement, le duché est toujours aussi bien défendu. Il lui faudra attendre encore plusieurs années pour menacer de nouveau ouvertement le futur Roi d'Angleterre car pour le moment d'autres puissants Ducs à l'ouest et au sud lui pose aussi des problèmes.

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